Chute infinie des soleils
par la Fabrik de fictions
Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1761, une frégate de la Compagnie française des Indes orientales fait naufrage sur les récifs coralliens de l’île. Le bateau et ses 142 membres d’équipage avaient embarqué 160 hommes, femmes et enfants malgaches sur la côte de Madagascar pour les emmener en esclavage. Lors du naufrage, l’équipage et une soixantaine de Malgaches arrivent à rejoindre l’île ; mais les autres, enfermé.es dans les cales, périssent noyé.es. Les rescapé.es initient la construction d’une embarcation. Deux mois après le naufrage, les 122 hommes d’équipage restants y prennent place, abandonnant les Malgaches sur l’île en promettant de revenir les chercher.
Cette promesse ne sera tenue que quinze ans plus tard. En arrivant sur place, il ne reste plus que sept femmes et un bébé de sept mois.
La chute infinie des soleils prend appui sur cet épisode historique, non pas pour raconter une énième histoire de l’esclavage mais pour questionner l’individu face au vide ; face au néant quand aucun secours n’arrive et que toute possibilité d’oser quelque chose est anéantie ; questionner notre capacité à rester debout sans rien, rien du tout ; et l’espoir, surtout l’espoir, quelle est sa limite ? Et qu’y a-t-il au-delà de ce dernier ?